États-Unis, 1978
de Meir Zarchi
avec : Camille Keaton, Eron Tabor, Richard Pace, Anthony Nichols, ...
De quoi ça parle ?
Ce film est un peu le mètre-étalon d'un genre qu'on appelle le rape & revenge. Du coup ça donne un peu le programme.
En gros, Jennifer, une écrivaine new-yorkaise, loue une cabane isolée dans la forêt. Et elle a tapé dans l’œil d'une bande de gars. Ensuite rape. Et puis revenge.
Et c'est comment ?
Le sensible : - Ouille !
Le féministe : - ...
Le calme : - Un film qui sait prendre son temps. Étirer un plan dans la durée pour qu'on profite bien de l'état d'esprit du personnage, le bon comme le mauvais.
- ...
L'impatient : - Mais pour autant, y'a pas de gras. Je veux dire qu'il n'y a pas de scène inutile pour faire du remplissage. Le film raconte peu de choses, mais il te les fait vivre jusqu'au plus profond du malaise.
Et il te laisse en tirer tes propre conclusions.
- ...
Checklist
Balade en bateau : oui
Hache : oui
Bon bain chaud : oui
Lancer d'enfant : non
Est-ce que vous m'autorisez à donner le contrepoint de votre analyse en me focalisant sur le film suivant (I Spit On Your Grave : Déjà Vu, de 2019) ?
RépondreSupprimerMeir Zarchi est un réalisateur totalement dépourvu de talent, de goût, et de savoir-faire. Cela n'a pas empêché son premier film en 1978 d'obtenir le rang de film culte. Il faut dire que dans les années 70, décennie expérimentale, transgressive et disons-le, totalement en manque de repères, il était possible de faire illusion en proposant à un public paumé une péloche subversive et dérangeante. Aujourd'hui cependant, le cinéma mondial a fait un bout de chemin et de nombreux réalisateurs audacieux et talentueux ont jalonné l'histoire du grand écran de leurs œuvres, s'inspirant de leurs modèles repsectifs et redoublant d'ingéniosité (d'Éli Roth à Tarantino, en passant par Alex de la Iglesia). Zarchi, lui, n'a pas changé, rien appris. Comment aurait-il pu ? Il a fait trois films en 40 ans, là où le grand Clint en a fait 38. Le contraste n'en est que plus saisissant : tous les stratagèmes déjà présents dans œil pour œil sont toujours là, mais la pilule ne passe plus car l'indulgence que l'on pouvait avoir pour la patine d'un film issu des années 70 s'envole à notre époque dès les premières images. Tout apparaît moche, mal filmé. La caméra tente de saisir tant bien que mal ce que le hasard semble lui dicter. Les comédiens sont d'une nullité terrifiante, au point qu'on se croit par moment dans un spectacle de guignol, ou plutôt une scène de Oui-Oui faisant la misère à Finot et Sournois. Notez bien que vous retrouverez également le gentil Cynoque des Goonies dans une mémorable scène croquignolesque à la Elephant Man "Je n'suis pas un animal, je suis un êêêêtre huuuuuumain" :) Ajoutez à tout ce fatras, et en filigrane une haine de l'église catholique qui, chose curieuse, était absente du film de 1978, et vous vous dites que Meir Zarchi a tout simplement fait naufrage. Préférez à cette daube d'une obscénité épouvantable la trilogie des années 2010 initiée par Steven R. Monroe si vous souhaitez voir un film dur mais jamais ordurier.
Mechanix
Bien le grand merci de ton intervention, camarade. Je n'ai pas vu les films que tu cites, et je ne manquerai pas de me référer à ton analyse quand le jour viendra. Merci également d'être aussi loquace, il y a nettement plus de mots dans ton commentaire que dans mon article.
SupprimerBonjour ; tu es le patron et administrateur du blog, si je comprends bien ? J'en profite pour t'adresser mes félicitations et tout mon soutien. J'adore le concept "schizophrène" qui s'efforce, plein d'empathie et avec beaucoup d'humour, d'explorer tous les points de vue possibles. Je laisse rarement des commentaires, mais sois sûr que tu égaies mes semaines depuis quelques années maintenant.
SupprimerMechanix
Hello.
RépondreSupprimerQuoi ? trois commentaires ? c'est énorme....!! Inhabituel ici...
Enorme, tout comme les commentaires abondants de "Anonyme16 février 2023 à 13:58".
Sans doute, après avoir englouti autant de bières que les méchants (très) dans ce film, car bonjour l'analyse. Faut s'accrocher.
Ce film est hard bien sur et pas forcément sur les rednecks.
Il s'agit, je pense d'un des remake de:
Crime à froid, aka, they call her one eye.
https://www.imdb.com/title/tt0072285/
Dans la version non censurée, on peut mater 2/3 scènes de cul, inutiles.
Ciao, bisous.
Christian
Ouais, t'as vu ? Incroyable, hein ?
SupprimerJ'avais bien aimé They Call Her One Eye, que j'avais vu sous le titre Thriller : A cruel Picture, surtout pour la prestation de Christina Lindberg.
Merci pour ton commentaire Christian (mais quel Christian ? Je me pers en conjectures pour savoir si je te connais IRL ou seulement via des blogs et des ouvrages, voire pas du tout. J'aime ce mystère...)
Mais de rien....Dorénavant je signerai Cricri....(quant a savoir lequel Christian...)
RépondreSupprimerCelui qui va et qui vient entre les reins des différentes actualités à lire ici, histoire de rester "moderne".
Je t'avais parlé de Cerdita.
Ciao bisous..
Ps: certains de tes blogs dit "amis", sont cochons, ce qui me permet de me rincer l'oeil gratos.
A très bientôt.