États-Unis, 1979
de George R. R. Martin
Qu'est-ce que c'est ?
C'est un recueil de nouvelles de science-fiction.
Et c'est comment ?
L'atmosphérique : - Chacune de ces nouvelles a une ambiance bien particulière, et Martin montre ici qu'il sait installer une ambiance en quelques pages, aussi doué dans un format court que dans une saga fleuve. Mention spéciale à la dernière nouvelle, qui donne son titre au recueil, avec son ton léger qui glisse inexorablement vers l'horreur la plus gluante.
Le scénaristique : - Par contre, je mettrais un gros bémol sur les histoires en elles-même. Si j'ai été embarqué dans l'ambiance des textes, je n'ai en général pas eu grand chose à carrer de ce qui s'y passait. Ce qui est quand même dommage.
Le tailleur dans le lard : - Lisez la dernière nouvelle et passez votre chemin ensuite.
Note globale : 3/6
Premiers paragraphes
Par la croix et le dragon
"Hérésie", me dit-il. Des vaguelettes troublèrent les eaux saumâtres de sa piscine.
Âprevères
Quand il mourut enfin, Shawn découvrit à sa grande honte qu'elle n'arrivait même pas à l'enterrer.
Dans la Maison du ver
Depuis des temps immémoriaux, la Maison du ver restait livrée à la corruption - ce qui allait de soi, car la corruption n'est autre qu'un des attributs du Ver blanc. Les yaga-la-hai, les enfants du ver, se contentaient de sourire et de vivre leur vie, bien que les tentures pourrissent sur les parois de leurs tunnels interminables, que leurs effectifs se réduisent année après année, que la viande se fasse de plus en plus rare et que la roche qui les entourait tombe en poussière. Au sein des terriers supérieurs, où les meurtrières laissaient entrer la lueur rouge de la grosse braise mourante dans le ciel, ils allaient et venaient, tout à leurs activités. Ils rallumaient leurs torches, planifiaient leurs Mascarades et faisaient le signe du ver en passant près des galeries aveugles où, selon la tradition, les grouns marmonnaient et attendaient (si on disait l'enfilade de pièces et de boyaux de la Maison du ver infinie, car censée s'enfoncer aussi loin que le ciel noir s'élève, les yaga-la-hai ne revendiquaient la possession que de quelques-unes de ses nombreuses salles antiques).
Vifs-amis
Brand se réveilla dans le noir en tremblant, et poussa un cri. Son ange vint.
La cité de pierre
Le monde-étape porte un millier de noms. Les cartes du ciel humain l'appellent Gris Repos quand elles en font mention, ce qui est rare ; il se situe à dix ans de voyage du domaine des hommes, vers le noyau. Les Dan'lai l'ont baptisé Vide dans leur langue d'aboiements aigus. Les Ul-mennaleith, qui le connaissent depuis le plus longtemps, y voient simplement la planète de la cité de pierre. Les Kresh ont un nom pour lui, comme les Linkellars et les Cedrans. D'autres races s'y sont posées et sont reparties. On lui donne encore bien d'autres épithètes. Mais pour les êtres qui s'y arrêtent brièvement entre deux sauts d'une étoile à l'autre, il reste un monde-étape.
La dame des étoiles
Il n'y a aucun héros dans cette histoire. Il y a Hal le Poilu, le Môme d'or, Janey Small, Mayliss et d'autres habitants du Caillou ; Crawney, le Chat Boiteux et le Marquis serviront de méchants. Mais il n'y a pas de héros... à moins de compter Hal le Poilu.
Les rois des sables
Simon Kress vivait seul ; il habitait un vaste manoir perdu dans des collines rocailleuses et arides à cinquante kilomètres de la ville. Le jour où il dut s'absenter à l'improviste pour affaires, hélas, il ne trouva aucun voisin à qui confier la garde de ses animaux familiers. Pour la chouette-charogne, pas de problème : perchée au sommet du vieux clocher désaffecté, elle subvenait de toute façon à ses propres besoins. Le traînard, Kress le ficha tout simplement dehors, le laissant se débrouiller tout seul ; le petit monstre serait ravi de pouvoir se gaver de limaces, d'oiseaux et de rocheux. Mais le problème des authentiques piranhas terriens contenus dans le grand aquarium était plus difficile à résoudre. En fin de compte, Kress se contenta de balancer un quartier de bœuf dans l'immense réservoir. Évidemment, s'il était retenu plus longtemps que prévu, ça ne suffirait pas. Ma foi, dans ce cas, les piranhas n'avaient qu'à s'entredévorer. C'était déjà arrivé, et ça l'amusait.
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